Heurts à Tbilissi après la visite d'un député russe au Parlement

TBILISSI (Reuters) - La police géorgienne a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc pour disperser des manifestants qui tentaient jeudi soir d'entrer au Parlement, dans la capitale Tbilissi, pour protester contre la venue d'un député russe, Sergueï Gavrilov, qui s'est exprimé devant les parlementaires.

Les confrontations entre manifestants et forces de l'ordre, qui ont duré plusieurs heures, ont fait plusieurs dizaines de blessés parmi les civils et les officiers de police.

Cet incident a été “provoqué par les forces de l'opposition”, a déclaré le Premier ministre Mamuka Bakhtadze dans un communiqué diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi.

Il a ajouté que les forces de l'ordre n'avaient pas fait usage de gaz lacrymogène ou de balles en caoutchouc contre les manifestants pacifiques.

La présidente Salomé Zourabichvili, dont le rôle est essentiellement protocolaire, a dénoncé l'occupation de “l'ennemi” et laissé entendre qu'une “cinquième colonne” russe était à l'oeuvre en Géorgie pour y semer le chaos.

Si la plupart des manifestants ont quitté les abords du Parlement, des dizaines d'entre eux ont pris place dans des rues adjacentes quand les forces de l'ordre ont tenté de les disperser avec des gaz lacrymogènes.

L'influence de la Russie sur la Géorgie reste une question sensible. Les deux pays se sont livrés en 2008 une guerre de courte durée, remportée par Moscou, et n'ont depuis plus de liens diplomatiques.

La venue de Gavrilov a contrarié certains politiciens géorgiens qui souhaitent que la Russie soit tenue la plus éloignée possible des affaires domestiques. L'opposition accuse le parti au pouvoir de se montrer trop laxiste face à Moscou.

Des parlementaires de l'opposition ont demandé la démission du président du Parlement, du ministre de l'Intérieur et du chef des services de sécurité après cet incident.

Moscou, par la voix du ministre adjoint des Affaires étrangères, s'est dit scandalisé par les actions de ceux qu'il qualifie de forces politiques géorgiennes radicales propageant un sentiment anti-russe.

Grigory Karasin a ajouté que la Russie continuerait d'essayer de normaliser les relations avec la Géorgie.